Comment
produire, aujourd’hui, une société meilleure, comme aurait aimé la voir
autrefois le philosophe Al Fârâbî (872-950) dans la Cité vertueuse, dont la
vision prolongeait les philosophies platonicienne et aristotélicienne et
inspirait les philosophes Avicenne (980-1037) et Averroès (1126-1198).
En
se situant dans une approche de sociologie politique, et plus particulièrement
d’éthique politique, de solidarité authentique et de cohésion sociale, le
bien-être d’une société meilleure, ne saurait se concevoir sans l’absence de
ces anomalies et de ces immoralités : inégalité, injustice, iniquité,
inefficacité, corruption, assujettissement, échecs, tensions psycho-sociales, désapprobation,
démérite, châtiment.
En
conséquence, toute société qui veut aller de l’avant - puisque l’État n’est que son reflet - et suivre le chemin de la
vertu, qui veut protéger ses enfants, ses générations futures et son avenir, doit
nécessairement intégrer dans son système de fonctionnement, d’évaluation et de
valorisation, des valeurs de responsabilité, d’intégrité, de transparence, d’efficacité,
d’efficience, d’équité et de performance.
L’adoption
d’un système légitime, d’un système de rétribution selon les mérites,
« qui chérit la vertu, qui sait punir le crime » (Corneille 1606 -
1684), doit être justement fondé sur l’action méritoire de la personne et non
sur la personne elle-même, sur ses compétences et non pas sur sa naissance,
laquelle « n’est rien où la vertu n’est pas » (Molière 1622-1673), sur
sa performance et non pas sur son extraction ou ses relations. Nous aimerions,
nous aussi, dire comme d’autres le font avec une certaine révérence :
« Prions pour notre beau pays ». (J. Chabih, fsjes, UCAM, Maroc).
Jilali Chabih, professeur de droit à la fsjes, Université Cadi Ayyad, Marrakech
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