Les voies de recours en droit : civil, pénal, administratif,commercial ou social…
الجيلالي شبيه،
دكتور ومؤهل للبحث والتدريس بجامعة باريس،
ودكتور الدولة بجامعة القاضي عياض، في العلوم القانونية والمنهجية
Les voies de recours en droit (civil, pénal,
administratif, commercial ou social), sont l’ensemble des moyens juridiques et
judiciaires dont dispose le justiciable auprès des différents degrés de
juridictions pour pouvoir faire réexaminer ou vérifier la validité de son
procès.
Le réexamen ou la vérification de la cause du procès,
dépasse, en effet, cette distinction binaire, réductrice, à tout point de vue,
d’une réalité complexe de l’ordre judiciaire et juridictionnel : voies de
recours alternatives, voies de recours ordinaires et extraordinaires ou
peut-être générales et spéciales (appel, opposition, révision, cassation…).
La réalité judiciaire et juridictionnelle est, en
effet, loin d’être manichéenne, elle est polymorphe et multidimensionnelle, et
par conséquent requiert la considération du fondement même du recours :
pourquoi demander à telle ou telle juridiction de revoir mon procès, de
réexaminer ou de vérifier la validité ou l’équité de mon procès ?
Qu’est-ce qu’on me reproche ? Le prononcé du jugement, l’énoncé de l’arrêt,
le dispositif, ou la décision d’une juridiction est-elle conforme à la loi, est-elle
conforme à l’équité, au sens de la justice naturelle, de l’égalité ? Comme
aurait dit J.-J. Rousseau, toute loi humaine, positive, toute règle juridique
impérative : « que le peuple n’a pas ratifiée est nulle ; ce
n’est pas une loi ». Et s’agissant de la justice ! «Qu’y a-t-il donc
au-dessus de la justice ? - L’équité » (V. Hugo).
Ce recours, que ce soit interne ou international, précontentieux
ou contentieux, en annulation, en réparation ou en révision, en interprétation
ou en répression, en appel ou en cassation, porte, en effet, sur quoi ?
Quel est donc son fondement ? La raison, la cause, les motifs ou la
protection des droits, qui poussent à aller en justice, à saisir un tribunal ou
à se pourvoir en cassation, se situent, en réalité, avant même l’institution elle-même
ou le pouvoir du juge.
En effet, dans l’histoire du droit musulman, il n’y
avait qu’une seule juridiction et qu’un juge de droit commun, qui statuait sur
le fond et la forme de différents litiges qui se présentaient à lui conformément
à la loi islamique. Aussi le juge devait-il être juste, équitable, et un fin
connaisseur des préceptes de l’islam, et les causes pour saisir le tribunal ont-elle
toujours été multiples : civiles,
pénales, commerciales, familiales, foncières, administratives, sociales… (Les
statuts gouvernementaux d’Al Mawardi, (972-1058), l’institution judiciaire, p.
58-63.
Quelles sont alors aujourd’hui les causes qui poussent
la personne, physique ou morale, ou le justiciable, à saisir la justice ?
En effet, l’institution ou le juge, importent peu en réalité, par rapport aux
causes, c’est-à-dire la protection des droits, qui étaient à l’origine de la
démarche, la cause profonde de la saisine ?
Quels sont alors les fondements de cette
démarche ? Portent-ils sur l’objet ou sur le fond du litige : civil,
pénal, administratif, commercial ou social…, principal, incident ou
référé ? Concerne-t-il la procédure, le délai ou le degré de juridiction :
vice de forme, irrégularité, première instance, appel ou cassation ?
Ces fondements sont-ils d’ordre interne ou
international (ordre judiciaire national ou international), sont-ils un mode
privé ou public de règlement des litiges (justice conventionnelle ou justice
prétorienne) ? Le recours aux
sentences arbitrales internationales en matière commerciale et
contractuelle (règlement des différends, recours en annulation) est fréquemment
utilisé pour le règlement des litiges notamment ceux relatifs aux contrats
internationaux complexes (Les voies de recours contre une sentence arbitrale,
législations et jurisprudences, Ohada, 2024, sur le Web).
Enfin, concernant les degrés de juridiction :
première instance, appel, cassation, nous estimons que la Cour de cassation
n’est pas seulement une juridiction de droit, qui vérifie et contrôle la
conformité à la loi des jugements et arrêts des tribunaux et cours d’appel,
elle est aussi, une juridiction de fond à plus d’un titre : cf. Articles
353, 359, 362, 295, 379 et 402 du code de procédure civile, art. 17 de la loi
n° 03.80 instituant les cours d’appel administratives du 23 février 2006, B.O.
n° 5398 (recours en annulation en état d’être jugé), article 114 de la
constitution, 2011, relatif au recours pour excès de pouvoir devant la Cour de
cassation, chambre administrative, les cas relevant de la compétence de la Cour
d’appel (irrégularité de forme et de délai, annulation de jugement par erreur),
article 406 du code de procédure pénale, qui peuvent aussi faire l’objet d’un
contentieux devant la Cour de cassation.
Jilali Chabih, PES - FSJES - UCAM- Maroc.
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